mercredi 1 mai 2013

Pimp my mind

La volonté du mal ruine souvent le mal.
Theoden






Breathe. Breathe. BREATHE !

Ah Natation, mère de toutes les inégalités. Et dire que l’on est heureux quelques instants lorsqu’on double un crawler qui porte des palmes. On est bien, mais bien ! On se dit : « Eh, t’es pas si mauvais que ça ! » D’autant plus qu’on a déjà 2 bornes dans les jambes. Et puis là, le drame : on se fait gratter à vitesse phénoménale par un enfant de 12 ans qui fait du dos crawlé.  En ce moment, vacances scolaires obligent, des clubs de natation squattent les lignes d’eau toute la journée. Pas facile de tenir la comparaison avec ces monstres sous-marins miniatures.

Après tant d’heure dans l’eau, on s’interroge presque à chaque mouvement de bras. Que dois-je faire, je veux dire que dois-je faire exactement pour m’améliorer de quelques secondes ? Je pense que les vétérans pourraient me reprocher de nager un peu trop en mode « touriste » sans cracher mes poumons. C’est vrai que, lorsque je fais mes 3 ou 4 km, j’essaie de tenir sur la longeur. Je suis cramé à la fin, mais pas non plus à bout de force. J’opte pour une préparation sur l’habitude et l’économie de nage.

Puis demain, comme un gong dans ma semaine : Seul jour férié mais, bien sur, il faut que le putain de départ de la Cyclo soit fixé à 07h00 du matin, à 30 bornes de chez moi ! Lever à 05h45 donc, puisqu’il faut bien avaler son petit déjeuner. Distance relativement courte quand même, puisqu’il s’agit de faire 120 bornes tout en longeant la mer. J’en profiterai pour faire, première fois dans ma vie, une TRANSITION !!! Ouh, que ce mot fait peur ! J’ai un peu trop attendu pour m’y mettre, mais je crois quand même avoir assez de km au compteur pour avoir assuré l’épreuve. Alors, une transition, quoi qu’est-ce ? Pour les néophytes, un entrainement transition, ca veut dire que juste après avoir pédalé mes 120 km, je pose le vélo contre la voiture et je pars directement courir. Du coup, je me tâte à sortir la trifonction, histoire de ne pas avoir à me changer sur place. Mais vu que la trifonction s’arrête à mi-cuisse et qu’on est toujours en Normandie, ca risque de faire un peu froid pour toute la matinée… Question existentielle d’un triathlète : « comment je m’habille demain ? »

Sinon, outre la vie sportive, mon stage devient un peu plus intéressant puisque je dois maintenant rentrer dans la phase où je conduis des groupes de travail afin de réaliser un rapport d’évaluation. Je dois donc taper du poing sur la table pour rétablir l’ordre ! En vérité, rien de bien compliqué, mais cela fait plaisir de voir les gens s’impliquer dans le travail que je leur donne. Je mise sur le fait que beaucoup d’entre eux pensent que je suis un Jésus réincarné (Je me l’entends dire au moins 2 fois par jour depuis 1 mois !) et qu’ils seront remerciés de leur aide plus tard !



Moi qui voulait ressembler à Forest Gump/Robinson Crusoé/Fidel Castro, j'ai tout loupé ! Me voilà figure christique : qu'est-ce que ce sera quand j'arriverais en haut du col de l'ecre à vélo ! C'est mon chemin de croix avec des roues carbonne... Les temps changent !



2 mois... 53 Jours. Et dans 53 jours, le sort en décidera de ce que je suis. Et dire que tout cela s'est décidé sous la douche. Comme ça, sur un coup de tête. Et encore... On était en Octobre 2012 et je m'étais dis que je le courrais qu'en 2014. C'est en revenant d'une course de 15 km, 1 mois plus tard, que je me suis dis que je m'inscrivais pour l'année 2013. Je me souviens du B-boy qui m'a dit : "C'est mortel mec ! Mais si tu le fais pas, que tu reviens en arrière, tu vaux plus rien". Si proche du but. Si loin du but. J'évitais souvent de penser à la date pendant ma préparation. Aujourd'hui, cela devient presque le sujet de tous mes posts.

Je crois que ma blessure au genou et mon arrêt forcé de 3 semaines ont changé quelque chose. Je ne poste plus de diagramme. Je ne tiens plus les comptes. Je suis sur que je pourrais être fier des bornes que j'ai fais à vélo, mais je n'en ai maintenant qu'une très vague idée. Je me cale semaine sur semaine. Arrivé le jour J, je ne saurais que très approximativement ce que j'ai fais pour en arriver là... Ce que j'ai fais : beaucoup.
En fait, je crois qu'avant, je réflichissais beaucoup trop avec ma tête. Je calculais mes heures d'entraînement, suivais ma progression... Aujourd'hui, avec l'échéance qui rapproche, tout ça est une histoire de coeur. Je cours peu quand je suis fatigué, beaucoup quand je le sens bien. Le matin, quand je pars traverser mon village en long et en large, je ne sais même pas combien de temps je vais courir. Je me laisse surprendre. Il y a encore 3 mois, je planifiais toutes mes semaines à l'avance pour être sûr de totu bien faire. Quand je ne m'entraînais pas pour l'IronMan, je ne faisais que penser à l'IronMan.

Quand ca devient dur, quel que soit le sport, un petit rappel à l'ordre : la musique de Rocky dans la tête, deux ou trois coup de poing dans le vide, un cri de ragepour me motiver et c'est reparti. Bon, il faut quand même faire attention à ne pas abuser de cette méthode en piscine publique !

Quand même, c'est dingue ce qu'on peut faire en si peu de temps.

1 commentaire:

  1. En parlant de "breathe", il serait bon que tu te fasses le plus d'essais possibles de "départs natation fictifs" avec la combi...
    On a tous, lors de nos débuts explosés lors de ces départs... Obligés de stopper, se mettre en brasse pour reprendre notre souffle. Et c'est peu dire !
    Le conseil, rester le plus concentré possible sur toi-même en oubliant les autres sans vouloir partir au mieux sans perdre de temps. Partir le plus cool possible, sans battre (ou presque) des jambes, respiration en 2 temps, le temps de se sentir "à l'aise", les paquets de nageurs bien décantés...
    Ensuite, et seulement là, tu pourras penser à appliquer ce que tu fais à l'entraînement, respi en 3 temps, etc.
    Attention : la sensation de suffocation au départ, les 1ères fois, c'est souvent très très fort !!!

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