vendredi 8 février 2013

Etre un lion, pas un gorille.


Nous n'avons plus rien à faire... Il est parti.
Brazil




Trois sports : trois longues distances. A noël, ma belle-sœur qui a été maître-nageur me racontait qu’elle avait essayé, une fois, de faire la distance de 3,8 km dans l’eau. Beaucoup de coureurs qui enchaînent les sorties n’ont jamais couru de marathon, et n’y pensent d’ailleurs même pas.  En sommes, chacune des distances parcourues lors d’un IronMan est déjà une épreuve en soi pour un sportif lambda. Le cas du marathon est significatif : combien s’étonne déjà qu’il soit possible de courir 42 km sans s’arrêter.

L’IronMan est une forme extrême de l’effort. Il ne s’agit pas d’un simple triathlon. Il s’agit d’accomplir trois exploits à la suite. Enfin, je dis trois exploits mais je suis bien conscient que si cela semble extraordinaire pour beaucoup, l’entraînement quotidien nous apprend d’abord l’humilité.  Loin de moi l’idée de m’imaginer que les hommes de fer sont des gens spéciaux, des gens « forts ». Chacun ses objectifs dans la vie. Et la plupart de ceux qui sont choisis/ou non sont souvent invisibles. Le vrai risque, c’est de tomber dans l’excès. C’est de mythifier notre rêve d’IronMan au point d’oublier les combats du quotidien de ceux qui nous entoure. Je ne vaux pas mieux que n’importe lequel des passants. Faire un IronMan, c’est bien mais c’est tout.
J’écris pour penser. Je dis que notre sport se caractérise par l’intensité de l’effort et c’est justement pour ça qu’il peut devenir un sport « prétentieux ». Heureusement, mes rencontres successives m’ont permis de constater que nombre de triathlètes font partie des meilleurs des hommes, de bienveillants. D’autres se sont laissé aller… Et ces quelques personnes font parfois mal, sans s’en rendre compte peut-être. Leur suffisance aurait de quoi décourager les débutants, sans le soutien plein d’entrain des athlètes qui nous poussent à aller de l’avant.

Il serait trop idiot de me le cacher : courir un Ironman est une aventure humaine, certes, mais aussi un moment de narcissisme. Combien de temps passé à alimenter ce blog ? Combien d’heures à analyser mes propres entrainements ? Combien de discussions autour du sport avec ma copine qui subit cette passion de plein fouet ? La préparation de la course nécessite presque obligatoirement de se concentrer sur soi. Et le fait que les trois sports pratiqués se pratiquent individuellement n’est pas là pour arranger les choses ! S’engager dans une telle épreuve, c’est réussir à se connaître. Et cela est tellement exaltant qu’on a envie de le partager avec tout le monde. Lorsqu’on rentre d’une course réussie, on a le sourire aux lèvres pendant deux heures, on crie « Yes » en se prenant notre douche. Bref, on devient à moitié fou ! Fou dans le bon sens du terme, mais fou quand même !

Une journée Ironman, c’est non seulement 2 heures d’entraînement mais c’est aussi 2 heures de plus à y réfléchir. En tout cas, c’est l’effet qu’à ce rêve sur le débutant que je suis. Heureusement, dans tout ça, mes proches me font passer de si bons moments où je lâche prise. Totalement. C’est pourquoi ce matin, j’avais envie de ne rien faire pendant 3 jours. Profiter de ma belle femme et ne pas me fatiguer sinon à faire la cuisine pour des amis. Et pourtant, ma journée a connu 2h30 d’entraînement. Pourquoi ? Parce que la journée avançant, je me suis souvenu que l’entraînement était avant tout un plaisir. Pas un effort. Un plaisir.

1 commentaire:

  1. C'est la force je nse d'etre sportif, on apprend a se connaitre et a prendre du plaisir, choses que tant ont oublié! Et pour ma part lorsque j'ai fait mon entrainement je profite beaucoup mieux de tout le reste, je vis tout simplement!

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